Feeds:
Articles
Commentaires

Archive for the ‘Campagnes de financement’ Category

On l’entendait déjà avant la crise du COVID-19, et on l’entend encore plus maintenant : les événements-bénéfices ont de moins en moins leur place dans une bonne stratégie de financement d’OBNL. Les organismes caritatifs qui dépendent trop de quelques événements-bénéfices subissent d’ailleurs en ce moment un impact majeur sur leurs capacités à financer leur mission. Le conseil est clair : il faut diversifier les sources de revenus pour se protéger des facteurs incontrôlables comme une économie affaiblie ou une crise quelconque. Parmi les diverses sources de revenus, on affirme souvent dire que les événements-bénéfices sont les moins rentables quand on considère la dépense à engager pour générer un profit dont le pourcentage n’est pas toujours acceptable. Sans compter la quantité d’efforts que demande un événement réussi. Et pour ajouter aux défis de l’événementiel, les participants se disent sur-sollicités par les organismes. Effectivement, dans un marché qui n’est pas si grand, on voit souvent les gens d’affaires qui assistent à une soirée philanthropique par semaine quand ce n’est pas deux.

Plusieurs bonnes raisons pour tranquillement s’éloigner des événements-bénéfices, non ? C’était mon point de vue il y a cinq ans en arrivant à la Fondation Dr Clown. J’étais convaincu de l’urgence du développement des dons majeurs provenant des grandes fondations privées ou corporatives, des partenariats stratégiques avec des entreprises généreuses, des campagnes tierce-partie qui génèrent des dons individuels. C’est ce que nous avons fait en ajoutant même les revenus provenant de produits dérivés et de nouveaux services tels que les conférences ainsi que la formation grand public et artistique. Toute cette diversification a permis de générer beaucoup de nouveaux revenus et de doubler l’impact social de la fondation. Il y a cinq ans, l’objectif était de ne plus avoir besoin de la soirée bénéfice. J’étais pleinement en accord avec cet objectif en entreprenant les changements stratégiques nécessaires. Mais à ma grande surprise, je suis devenu le plus grand défenseur de cette activité et source de revenus.

Je vous explique ce qui m’a fait changer d’idée :

  1. J’ai réalisé qu’on mesure rarement le vrai retour sur investissement des événements-bénéfices. En effet, on soustrait les dépenses des revenus générés et on est heureux d’arriver à un taux de profit supérieur à 65%. Mais si on fait bien les choses, il y a de nombreux nouveaux engagements possibles dans la salle avec lesquels on peut faire un suivi ciblé. Par exemple, suite à notre dernière soirée-bénéfices, nous avons confirmé un donateur majeur pluri-annuel. Il faut toutefois avoir un bon plan de match et une liste de gens à ne pas manquer durant la soirée. Combien d’OBNL attribuent ce genre de nouveaux revenus à leur événement ?
  2. Une soirée-bénéfices est aussi une opportunité relationnelle unique. D’un côté, l’événement donne la chance de revoir et remercier des gens qui sont engagés dans la mission. Il serait très difficile de planifier des rencontres avec tous ces gens, de pouvoir au moins leur témoigner de la reconnaissance dans un contexte festif, c’est déjà important pour fidéliser le donateur. À la limite, c’est l’occasion pour se planifier une rencontre prochainement. Mais c’est aussi une chance de rencontrer de nouvelles personnes introduites pas des gens déjà engagés qui jouent le rôle d’ambassadeur. Oui, la salle est souvent remplie de tables achetées par les mêmes entreprises. Mais normalement à ces tables il y a de nouvelles entreprises et de potentiels nouveaux donateurs qu’il serait très difficile de rencontrer autrement.
  3. Un événement-bénéfices représente probablement une des meilleures occasion de communication de l’impact d’un organisme caritatif. Si la soirée est bien conçue, on peut sensibiliser 500 personnes de façon bien plus efficace que tous nos autres moyens de communication. Il peut y avoir une magie dans une soirée-bénéfices si on arrive à créer une expérience marquante. De plus, le fait de recevoir le message en groupe, avec des amis et collègues, le rend peut-être plus marquant.
  4. Pour certaines personnes/entreprises, c’est la seule activité philanthropique. Les participants à un événement-bénéfices sont majoritairement recrutés par un comité de vente de tables et billets. Normalement, les recruteurs de participants sollicitent leurs fournisseurs de services qui ressentent un peu de pression à répondre favorablement. Pour avoir parlé à certains de ces fournisseurs de services, je sais qu’acheter une table ou des billets suite à une sollicitation de leur client constitue en fait leur seule stratégie d’engagement social. Si vous ne faites pas de soirée-bénéfices, vous ne recevrez jamais ces revenus.
  5. L’organisation d’un événement-bénéfices, bien que très exigeant et stressant, est un excellent défi d’équipe. Les épreuves à surmonter pour « livrer la marchandise » peuvent définitivement servir à mesurer la coordination parmi les membres de l’équipe et, surtout, la capacité à trouver des solutions créatives.
  6. Encore ici, ce n’est pas toujours évident, mais la mobilisation des bénévoles dans le cadre d’un événement-bénéfices permet d’activer des gens engagés qui finissent toujours par nous surprendre par leur générosité.

Read Full Post »

Le Capitaine Tom Moore, 99 ans, a décidé avec l’aide sa fille de relever le défi de parcourir 100 fois la longueur de son jardin afin d’amasser 1 000 livres anglaises pour les travailleurs de la santé publique qui se mobilisent contre le COVID-19 depuis des semaines. À raison de 10 longueurs par semaine, M. Moore vise atteindre son objectif avant de fêter son 100e anniversaire. Je doute que qui que ce soit ait pu prévoir le succès de cette initiative personnelle qui a maintenant généré plus de 8 000 000 de livres!

Ce genre d’histoire nous fait croire que tout est possible en philanthropie quand les donateurs sont séduits par un mélange parfait d’émotions qui génère un engouement social insoupçonné. C’est arrivé avec le « Ice Bucket Challenge » à l’été 2014 qui a de loin dépassé les attentes de tous ceux qui se mobilisent pour combattre la SLA. C’est aussi arrivé suite au tragique accident d’autobus d’avril 2018 dans lequel 13 jeunes joueurs de hockey sont décédés dans l’ouest du pays et pour lesquels des millions ont été amassés. Diverses catastrophes environnementales génèrent également de tels comportements de masse, mais avec plus de coordination. L’objectif au départ des campagnes personnelles de levée de fonds semble avoir la qualité d’être modeste, voire totalement inconnu. Et sans planification ni effort concerté de communication, ça devient viral et pratiquement hors de contrôle.

Pour les professionnels de la philanthropie, ça rend les choses un peu relatives quand on considère tous les neurones consacrés à la conception de campagnes de financement. Beaucoup de réflexion stratégique est investie dans le cadre de nos efforts de financement, mais il faut bien admettre que certaines variables sont très difficiles à « forcer » et qu’elle agissent seulement si elles conservent leur unicité et spontanéité.

Dans ce cas-ci, un héros de guerre presque centenaire s’est mis au défi pour d’autres héros qui n’ont jamais été aussi admirés qu’en ce moment. Les médias et toute la population cherchent de belles histoires qui donnent confiance en l’humanité, des histoires de dépassement personnel et d’altruisme. Existe-t-il une façon pour les organismes caritatifs de susciter et cueillir de tels élans ? Est-ce que quelqu’un peut en faire la demande ? Je suis presque sûr que non. Il s’agit du fameux « one in a million » qui dépend de la chance. Mais clairement, pour tout le monde, ça donne de l’espoir que tout est possible !

Read Full Post »

En philanthropie quand on se fait offrir une campagne de publicité pro bono, on se montre toujours très reconnaissants étant donné que ce genre de projet représente presque une activité de communication qu’on ne pourrait pas se permettre financièrement. En partant de ce principe, on se dit que tout résultat généré par la campagne sera acceptable vu que ça se compare à ne pas faire de campagne du tout…

C’est un peu dans cet optique que j’ai accueilli il y a quelques mois la gentille intention de l’agence Cossette de nous aider en créant un défi ludique et unique en lien direct avec qui nous sommes : un organisme ancré dans la joie, la bienveillance et le plaisir du moment présent, même si le contexte de la maladie et de l’hôpital n’est pas le plus joyeux.

Après une visite d’observation pour voir les Drs Clowns au travail, des sessions internes de brainstorm et des rencontres de travail avec l’équipe de la fondation, Cossette nous a proposé de réaliser le Drôle de défi. Résultat ? Une campagne qui a largement dépassé nos rêves les plus fous en termes de répercussions. Nous étions déjà reconnaissants avant la le début de la campagne, maintenant nous sommes sous le choc et la surprise du succès obtenu.

 

Une des leçons retirées de ce projet est qu’il est toujours bénéfique de se laisser analyser par un oeil externe. À force de travailler sur la communication de sa mission, un organisme caritatif peut tomber dans le raffinement de ses messages et oublier ce qui est simple à partager et qui capte l’attention. Cossette a très bien réussi à le faire pour nous, on les remercie grandement. De plus, Telus a eu la générosité de participer à la campagne en offrant un don de 1$ du partage, ce qui assurait dès le départ un succès financier.

Les impacts du Drôle de défi Dr Clown sont autant tangibles qu’intangibles, en ce sens que plusieurs dons ont été faits suite à l’expérience du défi, mais nous savons que l’accroissement de notre notoriété engendré par la campagne va générer des impacts sur le moyen terme aussi. Voici quelques faits saillants de la campagne :

  • La page Web du Drôle de défi a été visité près de 100 000 fois en moins de 2 mois.
  • Près de 1 000 personnes ont fait un don en ligne ou texto, plusieurs laissant des commentaires touchants : https://fondationdrclown.ca/campagnes-de-financement/drole-de-defi-91 Et la réaction sur Facebook a permis d’activer des « fans » qui ont souvent partagé des commentaires personnels renforçant notre argumentaire

  • Grâce à la participation d’une agence comme Cossette, le placement média obtenu est énorme, avec articles Presse+ et autres qui permettent de développer davantage l’argumentaire.

  • L’exécution optimale de la stratégie des médias sociaux, avec un budget de publicité important, a été clé dans la réussite de la campagne.

  • Des centaines de milliers de personnes ont vu les vidéos de la campagne sur Youtube et Facebook. Ils sont pour la très grande majorité passés de « Je ne connais pas la Fondation Dr Clown » à « C’est bien ce qu’ils font ». Maintenant c’est à nous de familiariser ces gens avec d’autres aspects de notre impact social.

 

Le Drôle de Défi Dr Clown est maintenant une campagne à faire évoluer. Les retombées financières et de renforcement de notre marque sont encore en développement, mais nous savons déjà que tous les gens recrutés et maintenant plus engagés à la cause vont devoir être mobilisés réellement. Du bon travail relationnel nous attend dans les prochains mois. Mais aussi, on peut envisager que refaire vivre cette campagne annuellement en présentant d’autres facettes de notre mission.

Quand une campagne de publicité pro bono génère de bons résultats financiers et branding en plus d’offrir un actif de communication à long terme, on peut franchement parler d’une belle exécution utile à l’organisme…

Read Full Post »

5etapesdunecampagnereussie

Une campagne signature en philanthropie offre de belles retombées qui ne sont pas seulement financières. Mais comme les organismes caritatifs ont peu de place pour l’erreur, une bonne planification est un « must ».

La majorité des dirigeants d’OBNL ont une bonne expérience en communications et en développement financier, mais ça n’empêche pas de valider l’approche avec un guide des bonnes pratiques. Surtout quand celui-ci est disponible gratuitement!

Le document est disponible ici : http://www.suitedonna.com/les-5-etapes-d-une-campagne-signature-reussie. Vous pourrez y trouver des conseils pertinents ainsi qu’une belle étude de cas portant sur la campagne signature réalisée avec Moisson Montréal cet été.

Bonne lecture et surtout, bonne inspiration!

Read Full Post »

bourse ensemble aidons plus

Connaissez-vous cette bourse annuelle offerte aux OBNL québécois? Vous avez la possibilités de gagner une bourse intéressante pour la création d’une campagne signature ou l’utilisation pour une période d’un an d’une plateforme de levée de fonds en ligne pour un an. Ça vaut la peine d’y jet un coup d’oeil et de proposer un projet qui sera analysé par un comité en novembre projet. L’information est disponible ici : http://www.suitedonna.com/bourse.

Voici la description de la bourse : « Une fondation ou un organisme québécois sera sélectionné par un jury afin d’obtenir la Bourse Ensemble aidons plus ainsi que le don de 5 000 $. Le jury sélectionnera le récipiendaire de la bourse selon la meilleure idée de campagne de financement qui lui sera transmise. Faites-nous part de votre concept original et dites-nous pourquoi votre idée se démarque. »

Bonne chance aux participants!

 

 

Read Full Post »

Depuis quelques semaines que je collabore au développement de la Suite interactive donna, j’ai eu la chance de discuter avec des responsables du financement d’OBNL qui comptent sur un réseau impressionnant de bénévoles pour réaliser leur mission sociale. Au fil de ces discussions, je détecte une belle opportunité de levée de fonds auprès des bénévoles … et un certain malaise à en demander encore plus à des gens qui donnent déjà beaucoup. Est-ce que le « filet » des bénévoles peut servir à « attraper » des donateurs?

Je comprends qu’il est délicat de briser une solide relation d’engagement avec une demande additionnelle faite à de précieux de contributeurs souvent très fidèles. Mais vu que plusieurs stratégies de financement commencent avec le recrutement d’ambassadeurs passionnés, il faut reconnaître que les bénévoles sont les meilleures personnes à ce niveau.

Chaque OBNL décidera de poursuivre ou non cette opportunité, plus particulièrement en développant une campagne peer-to-peer adaptée à ce groupe. Entretemps, voici quelques raisons qui devraient faire en sorte que les bénévoles ont un excellent potentiel de levée de fonds :

  • Il n’est pas necessaire de créer un événement ou un défi pour justifier leur campagne peer-to-peer car leur bénévolat est déjà suffisant pour formuler une demande d’appui. Si un ami m’approche pour me dire que toutes les semaines il consacre trois heures de son temps à une cause, j’ai une raison de faire un don aussi bonne que si cette même personne va grimper une montagne.
  • En plus de ne pas avoir de logistique à gérer, la campagne peer-to-peer peut être permanente. Chaque bénévole fait sa levée de fonds quand il le veut, en contribuant à un objectif annuel pour le groupe.
  • Les bénévoles ont déjà plusieurs histoires et témoignages à raconter. On peut les aider à communiquer ces histoires personnelles, mais la base est là.
  • Personne n’est plus crédible qu’un bénévole non-rémunéré. Il peut décrire ce qui sera fait avec le don dans ses propres activités au sein de l’OBNL.

Des bénévoles qui font de la levée de fonds peuvent aussi être valorisés dans les réseaux sociaux de l’OBNL. Une publication Facebook est une belle façon de les remercier tout en rappelant à toute la communauté que la possibilité existe de faire une campagne de financement de la cause. Si des organismes ont déjà démontré que les bénévoles sont très souvent également donateurs, j’imagine qu’il est possible d’en faire de bons recruteurs de donateurs…

Read Full Post »

Older Posts »